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Le collège unique

 

I. Pourquoi le Collège Unique

 

L’actuel collège résulte d’une longue évolution historique qui a aboutit en 1975, avec la Loi Haby, au Collège Unique. Auparavant, les élèves allaient dans des collèges différents qui menaient à des études différentes. Ainsi, certains élèves allaient dans des collèges qui leur donnaient des connaissances générales, scientifiques et littéraires, et les menant plus tard au Baccalauréat. Les autres allaient dans des collèges qui leur transmettaient des connaissances plus concrètes et où ils se préparaient à apprendre vite un métier. A cette époque, les enfants de couches sociales défavorisées avaient peu de chance d’obtenir le baccalauréat. Les études qu’ils entreprenaient étaient courtes, car il leur fallait travailler assez tôt, même s’ils avaient d’autres ambitions. Il était extrêmement rare qu’un simple fils d’ouvrier devienne médecin, ingénieur ou instituteur. Le collège unique a était crée pour que chaque enfant puisse avoir les mêmes chances devant la vie. Chacun a désormais la possibilité d’avoir le même enseignement, donc de choisir les études puis le métier qu’il veut en fonction de son travail et de ses goûts et non en fonction de sa condition sociale. C’est donc le soucis de « l’égalité des chances » qui a donné naissance à ce collège que les élèves d’aujourd’hui connaissent. Cette construction allait de pair avec la volonté de hisser bien haut les valeurs d’une République, qui, par ailleurs, venait de recevoir une petite leçon de démocratie venant de la rue en mai 1968. Depuis, plusieurs ont essayé de combattre ce collège unique en affirmant que chacun était différent, que certains étaient « manuels » alors que d’autres étaient « intellectuels ». Pour ceux là, l’unicité était une incohérence. Faux débats rétorquaient les autres qui soutenaient que le collège était le seul moyen de transmettre une culture, un savoir minimum et commun nécessaire pour une vie en société équilibrée dans laquelle les « manuels » et les « intellectuels » pouvaient réellement se rencontrer. D’où, d’après ceux là, cohérence de l’unicité.

Malgré l’actualité persistante du débat, ce collège unique reste celui en vigueur aujourd’hui. Compte tenu de l’obligation scolaire jusqu’à seize ans, loi de 1959, tout enfant doit aller au moins jusqu’à la troisième, classe théoriquement unique pour tout le monde. Cependant, en réalité, il y a eu des souplesses puisque des troisièmes, il y en eut des différentes, si ce n’est que les fameuses troisièmes d’insertions destinées aux élèves dits « en difficultés » à qui on offrait la possibilité, pour la plupart, de préparer l’année suivante un CAP le plus souvent en apprentissage. De même il y eut des quatrièmes à dominante technologiques et aujourd’hui certaines classes  « Découvertes Professionnelles 6 heures », où les cours sont dispensés dans des Lycées Professionnels, ce qui indique clairement l’orientation future des élèves y participant.  Dans tous les cas, ces flexibilités ont fortement contribué à affaiblir le Collège Unique. La définition initiale a changé : de l’unicité de lieu et d’enseignement, il ne reste plus que celle du lieu et encore que ce paramètre tend aussi à disparaître comme nous venons de le voir. Qu’en sera t-il demain surtout lorsque l’on sait qu’il y a actuellement une recrudescence de l’idée de l’apprentissage dès la cinquième ? La réponse de cette question dépend de quelle société future on veut construire.

Renoncer au Collège Unique, entraînera inévitablement une fracture de la société. Il est évident, de façon unanime, qu’une société culturellement fragmentée et éclatée ne peut convenir. La réflexion individuelle ne doit pas être appauvrie par un manque de savoir. Les débats de société doivent mobiliser l’ensemble des citoyens et non seulement ceux qui ont un savoir de base. Or précisément, pour ces raisons, c’est ce savoir de base que le Collège Unique doit proposer. Cette structure n’empêche nullement les élèves qui le désirent de viser des études courtes en direction, par exemple, de la voie professionnelle. Pour mieux intégrer ces derniers et encore dans un soucis d’uniformisation, les années quatre-vingt ont vu la création du baccalauréat professionnel. Ainsi, tous les élèves désirant entreprendre des études professionnelles ont désormais la possibilité, eux aussi, d’obtenir un baccalauréat dans leur domaine et pour cela, à l’issue de la troisième du collège unique, ils se dirigent vers un lycée professionnel. 

 Les transformations subies par le Collège Unique depuis sa création, semblent être plus le fait d’une certaine difficulté à le faire fonctionner réellement et non  de l’incohérence de l’idée fondamentale qui l’a engendré - idée probablement déjà en gestation dans l’inconscient de Jean Zay ministre du Front Populaire. Dans cette difficulté, tous les partenaires du système éducatif ont certainement leur part de responsabilité. Les professeurs se sont très vite aperçus qu’il était difficile d’enseigner à des élèves d’individualités totalement différentes et qui proviennent de couches sociales et de cultures diamétralement opposées. La gestion simultanée de situations dissemblables les ont amené à trouver de nouvelles méthodes pédagogiques, de nouvelles structures comme, entre autres, les classes à effectifs réduits regroupant des élèves en difficulté. Avec la loi d’orientation de Jospin en 1989, l’élève est «  au centre du système ». Les lois de décentralisation et de déconcentration donnaient aux collèges plus d’autonomie puis qu’il devenaient Etablissement Public Local d’Enseignement avec un Conseil d’Administration qui se devait de faire voter un Projet d’Etablissement. Il y eut à ce moment une Rénovation du Collège et certains établissements ont mis en place de nouvelles structures comme des cycles en trois ans au lieu de deux. Puis, pour lutter essentiellement contre le très mauvais chiffre des sorties sans qualifications, (11%), des évaluations à l’entrée des classes étaient organisées à l’échelle nationale pour pouvoir le plus tôt possible détecter les lacunes spécifiques de façon à les traiter sur le champs. Au même moment, dans le cadre de la Pédagogie Différenciée, et en tenant compte de la Pluridisciplinarité, se sont multipliées les heures de Parcours Diversifiées et Travaux Croisées qui deviendront Itinéraires de Découvertes plus tard. Dans ces structures, l’élève peut aborder un thème du programme dans une dimension plus concrète et surtout à travers plusieurs matières. Actuellement, l’efficacité des IDD est loin de faire l’unanimité. Les objectifs visés, essentiellement ceux concernant l’échec scolaire, ne sont pas atteints. A la fin des années 90, la loi Bayrou ordonnait la constitution de classes hétérogènes, ce qui remettait en question la légitimité de certaines classes spécifiques. Cela était un grand coup de barre en direction du Collège Unique. Le sentiment d’un grand nombre d’enseignants est que l’homogénéité permettait au mieux de réaliser l’idée du tronc commun jusqu’en seconde et surtout de mieux régler les problèmes de disciplines. D’ailleurs un certain nombre d’élèves ayant suivi tout le collège dans des classes à effectif « réduit » pouvait suivre plus ou moins normalement le lycée général. L’hétérogénéité des classes, a engendré de nouveaux problèmes qu’il a fallu résoudre avec des groupes de niveaux, des remédiations, des Programmes Personnalisés de Réussite Educatifs et récemment avec des heures d’Accompagnement Educatif. Tout ce ci demande une harmonisation entre enseignants et une réflexion pédagogique plus grande. A cet effet, les établissements se sont vus l’obligation de constituer un Conseil Pédagogique qui a pour mission de préparer la partie pédagogique du Projet d’Etablissement et dans lequel il est décidé, entre autres, des expérimentations notamment concernant les remédiations. Le but de réduire le chiffre des sorties sans qualifications est toujours d’actualité mais encore loin d’être atteint. Le collège unique n’est pas mort, mais, semble t-il, n’a pas encore fonctionné comme on le voudrait.

 

 

Ce problème ne me semble pas caractériser que le système éducatif mais bien aussi tous les autres services publics.  

 L’égalité des chances n’avait-elle que ce collège unique comme solution ?

Oui, remarquaient ses partisans, majoritaires, qui affirmaient que cette Ecole était un réel « ascenseur social ».

Ces quatre ans du collège sont faits pour accompagner l’évolution des jeunes tant au niveau de la maturité intellectuelle que corporelle. Sur le plan intellectuelle, outre les connaissances générales et les savoirs de base qu’ils vont avoir, le sens critique et les formes de raisonnement seront développés et nourriront la semelle de leur réflexion d’adolescent et de futur adulte. Les élèves doivent aborder ces quatre ans, constituant la fin du socle commun de connaissances, avec confiance et sérieux, en s’appuyant éventuellement sur toutes les aides proposées.

La loi du 23 avril 2005 établi un socle commun des savoirs indispensables que tout élève doit acquérir de la maternelle jusqu’en troisième. Le socle commun s’organise en sept compétences. Cinq d’entre elles font l’objet, à un titre ou à un autre, des actuels programmes d’enseignement : la maîtrise de la langue française, la pratique d’une langue vivante étrangère, les compétences de base en mathématiques et la culture scientifique et technologique, la maîtrise des techniques usuelles de l’information et de la communication, la culture humaniste. Deux autres domaines ne font pas encore l’objet d’une attention suffisante au sein de l’institution scolaire : il s’agit d’une part des compétences sociales et civiques et, d’autre part, de l’autonomie et de l’initiative des élèves.
Chaque grande compétence du socle est conçue comme une combinaison de connaissances fondamentales pour notre temps, de capacités à les mettre en œuvre dans des situations variées, mais aussi d’attitudes indispensables tout au long de la vie, comme l’ouverture aux autres, le goût pour la recherche de la vérité, le respect de soi et d’autrui, la curiosité et la créativité.
Le socle commun s’acquiert progressivement de l’école maternelle à la fin de la scolarité obligatoire. Chaque compétence qui le constitue requiert la contribution de plusieurs disciplines et, réciproquement, une discipline contribue à l’acquisition de plusieurs compétences.
À l’école et au collège, tous les enseignements et toutes les disciplines ont un rôle à jouer dans l’acquisition du socle. Dans ce cadre, les pratiques scolaires artistiques, culturelles et sportives y contribuent pleinement.

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